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Ma Terre Née Bio
6 février 2013

Tchad : 50 enfants paralysés suite à une vaccination. Hystérie collective ?

 Un drame » : « 50 enfants paralysés » suite à la vaccination contre la méningite dans la sous-préfecture de Gouro, dans l’Est du Tchad, « à qui la faute ? ». Quand l’opposant tchadien Abdelkerim Yacoub Koundougoumi, en charge de la diplomatie au Conseil national pour le changement et la démocratie au Tchad (CNCD), nous a signalé l’affaire, on s’est d’abord demandé si les petits Africains n’avaient pas servi « de cobayes ».

Selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS), il s’agit en fait d’un « syndrome collectif inexpliqué », également appelé « hystérie collective », sur lequel existe toute une littérature scientifique [PDF].

Une dépêche AFP confirme l’hospitalisation de 38 enfants suite à un incident vaccinal survenu fin décembre dans la province de Gouro. Le ministère de la Santé tchadien cité par l’agence a tardivement décrit « des réactions inhabituelles chez des dizaines d’enfants » et l’évacuation de « sept patients en Tunisie pour des examens complémentaires et pour une prise en charge encore plus spécialisée. »

Pourquoi ces convulsions ?

Les scènes décrites par la presse tchadienne sont impressionnantes : les enfants se seraient mis à gémir juste après la vaccination, à convulser, à faire des mouvements incontrôlables. Si bien que, selon un parent rencontré à l’hôpital par N’Djamena Matin :

« Rien que pour stabiliser les enfants, il fallait 3 à 4 personnes. Paniquée par la tournure que prenaient les faits, l’équipe a pris la poudre d’escampette. »

Restent les nombreuses questions que la presse d’opposition posait le 12 janvier, toujours sans réponses. Le journal Al Wihda demandait ainsi :

« Pourquoi a-t-on vacciné 500 enfants dans une région qui ne dispose que d’un médecin, et qui n’a été capable de fournir des conseils ou de traiter les effets indésirables du vaccin qu’une semaine plus tard ? »

« Une manifestation théâtrale »

Voir le document

(Fichier PDF)

A la demande du ministère tchadien de la Santé, quatre experts de l’OMS ont remis un rapport (ci-dessous) le 21 janvier 2013. Notons que la même organisation onusienne prescrit les vaccins et analyse les incidents de vaccination, ce qui ne laisse pas présager d’une grande indépendance.

Les experts de l’OMS mettent hors de cause le vaccin MenAfriVac, dont le lot « ne présentait pas de défaut » et est « utilisé dans toute la région ». Les crises « sont déclenchées par le bruit, les visites de personnes étrangères et la survenue de crises chez d’autres patients ». Les victimes sont âgées de 8 à 25 ans, et 77% sont des filles.

Contacté par Rue89, le Dr. Patrick Zuber, responsable de l’équipe sécurité des vaccins à l’OMS, précise :

MenAfriVac

Quelque 100 millions de doses de ce vaccin contre la méningite ont été administrées dans la zone qui va du Sénégal à la Somalie, où cette épidémie sévit de manière saisonnière. Selon le Dr Zuber de l’OMS, ce vaccin a « un très bon profil de sécurité, des réactions fébriles occasionnelles et locales peuvent survenir mais il n’y a jamais rien eu de grave ».

« Il s’agit d’une réaction psychogène de masse. Par exemple, deux ou trois enfants vont décrire des crampes horribles, et ça va faire boule de neige.

Les analyses cliniques et biologiques n’ont pas permis de trouver de pathologie objective, la chaîne du froid a été revue, il n’y a pas de déviation des pratiques. C’est une manifestation théâtrale concernant une trentaine de personnes. »

« Epidémie »

Le phénomène a bien été décrit dans la littérature scientifique : par exemple en Iran en 1992, en Jordanie en 1998, où 122 enfants ont été hospitalisés après une vaccination antidiphtérique, en Australie en 2007 avec le Gardasil... des événements du même type sont rapportés avec différents vaccins dans différents pays.

Des « épidémies » de ce type ont aussi été rapportées en France par l’Institut national de veille sanitaire (InVS) : des malaises dans un hôpital, au sein d’une chorale ou d’une mairie sont ainsi classifiés comme « syndrome collectif inexpliqué » ou « syndrome des bâtiments malsains ».

N’empêche, Abdelkerim Yacoub Koundougoumi reste sceptique :

« Comment croire à ces conclusions ? Les institutions internationales n’avaient-elles pas intérêt à démontrer que la vaccination n’était pas en cause dans cette tragédie afin que le Tchad continue à recevoir des fonds, notamment de GAVI (l’Alliance mondiale pour les vaccins et la vaccination) qui finance l’introduction de nouveaux vaccins ?

La performance et l’efficience des programmes de vaccination nécessitent un renforcement des capacités humaines et techniques des pays en développement, notamment du Tchad, en vaccinologie et management sanitaire. »

 

SOURCE : LE NOUVEL OBSERVATEUR http://www.rue89.com/2013/02/05/incidents-apres-une-vaccination-au-tchad-hysterie-collective-239328

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